ERO (Dominique Philbert) – artiste (3 septembre 1967 – 7 juillet 2011), acronyme de « Ever Rocking On », était un artiste américain de graffiti, figure de l'avant-garde new-yorkaise du début des années 1980. Né à New York, de parents immigrés de Trinité-et-Tobago (Afro-caribéen, comme Basquiat), il a, avec des artistes tels que Jean-Michel Basquiat, Lee Quiñones, Keith Haring, Dondi, Rammellzee, Fab 5 Freddy, Futura 2000, Toxic, Zephyr et d'autres, contribué à faire passer le graffiti des rues aux galeries d’art et musées des États-Unis, de l’Europe et du Japon.

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Comme en témoigne aujourd’hui la pratique de centaines de milliers de graffeurs à travers le monde, à tous les niveaux sociaux, le Graffiti Art, succédant dans le temps au Pop Art, est l’un des deux mouvements artistiques américains ayant exercé l’influence la plus marquante sur la scène artistique mondiale — aussi puissant, socialement, que le jazz ou le rock dans le domaine musical. ERO a participé activement à la diffusion de cette forme d’art durable, non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et au Japon.

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Le soutien explicite de Basquiat à l’importance d’ERO est manifeste dans le double portrait qu’il a peint de lui en 1984 : « Basquiat le représente [ERO] à l’apogée de sa [d’ERO] carrière brève mais remarquable », comme « l’un des plus jeunes talents du mouvement post-graffiti » (L. Munsell). La redécouverte de cette œuvre de Basquiat (initialement vendue par Sotheby’s en 2018 avec une mauvaise interprétation du titre) a ravivé l’attention autour d’ERO une fois son identité reconnue dans le tableau.

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La reconnaissance d’ERO a également été confirmée par l’un des plus anciens musées américains, le Museum of Fine Arts de Boston, où son œuvre fut incluse dans l’exposition majeure « Writing the Future – Basquiat and the Hip Hop Generation » (du 3 avril 2020 au 25 juillet 2021, une exposition initialement prévue pour voyager également au Perez Museum de Miami, mais dont la seconde étape fut annulée à cause de la pandémie de Covid-19). Il y a été exposé avec une peinture monumentale réalisée en 1984 (reproduite en double page dans le catalogue), aux côtés de piliers peints par K. Haring, et dans la pièce voisine du double portrait de Basquiat représentant ERO, preuve d’estime et de notoriété.

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La pertinence historique d’ERO est également attestée par plusieurs expositions et articles dans des magazines influents, notamment durant les années cruciales du graffiti, 1983 et 1984, où son tag, son nom et des photos de ses œuvres ont été publiés avec des titres emblématiques :

• « Graffiti on Canvas »

• « When Graffiti Paintings Sell for Thousands – The Art World Sees the Writing on the Wall »

• « 5 Artists Take Graffiti from the Streets to the Galleries »

• « Graffiti Artists Rise to Acceptance in Museum »

• « From Subways to Fame »

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ERO fut ainsi l’un des protagonistes de l’émergence du graffiti en dehors des ghettos, des métros et des murs urbains. Pour la première fois dans l’histoire de l’art, au début des années 1980, des Afro-Américains et Latinx marginalisés accédaient directement au monde de l’art contemporain.

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Le 22 mars 1984, une photo d’ERO avec l’une de ses œuvres, publiée dans un long encart intitulé « From Subways to Fame… » dans le journal The Afro-American (fondé en 1892, organe de la presse noire américaine), a marqué un tournant dans l’approche du graffiti par la presse afro-américaine, qui qualifiait jusque-là le graffiti de « maladie » ou de « vandalisme ».

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Entre 1983 et 1985, au travers de neuf expositions en Europe – de la Suisse à l’Allemagne, en passant par la Belgique et surtout l’Italie – notamment la tournée Arte di Frontiera à Bologne, Milan et Rome, qui attira des dizaines de milliers de visiteurs, ERO est devenu l’un des principaux ambassadeurs du Graffiti Art en Europe, ses œuvres entrant dans plusieurs collections européennes de renom.

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